On ne fait jamais le deuil d’un enfant. Imaginaire ou réel. On vit avec. Avec l’absence. On sublime aussi. Notre caractère s’arrondit. On se surprend à sourire à l’impuissance. Avec une certaine tendresse.
« Mon fils est parti. Je cherche à qui donner cette tonne de lait et d’amour maternel qui se heurte au vide silencieux de mon inutilité. Le passé ne me donne aucune raison de noyer mon chagrin. Je passe au futur. Créer quelque chose de beau. »
Magali (extrait du livre Pour une grossesse et une naissance heureuses)
« Mon enfant n’est pas parti. Il n’est jamais venu. J’attends encore. J’attendrai toujours. Je sens au fond de moi que pour préparer sa venue, je dois en faire le deuil. Paradoxe de secours…
Savanah
« Nous n’avons pas gardé l’enfant. Nous étions « sans le sou ». Cette possibilité sans visage m’a longtemps hanté dans mes rêves les plus sombres. Et puis une nuit, il était là. Il riait, éclatait de rire même en me regardant : « Idiot ! Je suis heureux, là où je suis. »
Julien
C’est parce que tous les deuils d’enfant m’ont traversée que je n’ai pas peur de vous rejoindre dans les abysses du vide. Munie de bouteilles d’oxygène, mon boulot est de me tenir à vos côtés, de vous tendre le détendeur quand, et seulement quand, vous le souhaiterez. Un jour, vous aurez envie d’amorcer la remontée. Un autre, vous redescendrez de plusieurs mètres. Un autre jour, vous me surprendrez dans votre façon de vous accrocher au cable d’acier. Un jour, nous relèverons la tête et nous verrons la lumière de la surface pointer.
Je réponds à vos SMS : 06 03 82 04 02.
« Quand tout ça s’est calmé, l’intervention a repris doucement : une tige puis une autre. Respire, respire, respire. Dis oui, dis oui. Et quand la machine s’est mise à faire son horrible et absurde bruit, je lui ai parlé : « Adieu mon bébé, je t’aime, bon voyage ! Adieu mon beau petit amour ! » Et je l’aimais. Et je pleurais. Le médecin et les autres ont aussi pleuré, ce qui est rare, paraît-il.
Puis la machine s’est tue. C’était fini. Encore un peu de bruit de la petite cuiller qui va vérifier s’il ne reste rien. Mon bébé est vraiment parti. Le lendemain, la vie reprenait son cours. Mais curieusement, à plusieurs reprises, des amis rencontrés me demandaient : « Qu’est-ce que tu as ? Tu es tellement radieuse, tu resplendis. » J’avais que je venais de vivre un amour impossible, et une grande réconciliation avec moi-même.
Mais c’était mon secret et mon cadeau. Je pleure encore sept ans plus tard en écrivant cela. Comme je pleure chaque fois que j’ai l’espace nécessaire pour penser à lui. Jamais de regret, de remords ou de culpabilité. Juste de vraies larmes de peine. Mon amour est encore vivant mais il est loin de moi. Et je suis sa mère. »
Témoignage anonyme
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